« Tous les êtres vivants dans l'univers, toute la matière [...] que nous identifions comme fragments de réalité contiennent la totalité » (p.338), nous dit l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan dans La Mélodie Secrète, « chaque partie porte en elle la totalité et de chaque partie dépend tout le reste. L'univers est connecté. » (p.337) Cependant, dans l'incapacité de nous extraire de l'univers pour l'observer à distance et « ne pouvant échapper à notre finitude, nous ne pourrons jamais étudier qu'une infime partie de ce vaste univers qui est entièrement interconnecté (p.339). »

        Au mois d'avril 2010 j'allais visiter La Fabrique des Images au musée du quai Branly, une exposition temporaire dans laquelle était montré, avais-je entendu dire, une tunique de chasseur d'Afrique de l'ouest. Contrairement à d'autres objets qui étaient somptueux, la tunique pour laquelle j'avais fait le déplacement n'était pas très belle ni très originale et en assez mauvais état ( de beaucoup plus intéressantes sont présentées au Musée National de Bamako). Par contre j'ai recopié les commentaires qui l'entouraient :

Sur le mur à gauche : « Figurer des réseaux. Rendre visibles de petits écarts entre des éléments hétérogènes exige que chacun de ces éléments soit perçu à la fois comme différent de tous les autres et comme une partie d'un tout cohérent [...] Ces éléments sont associés en réseau au sein d'un espace bien délimité [...]. »

En bas à droite : « tunique de protection d'un chasseur mandé. Coton, cauris, poils d'animaux, parchemin, tissus, cornes d'antilope, XXème siècle, Côte d'Ivoire. [...] Il combine des matériaux hétéroclites et des objets singuliers, mais communs, dont l'assemblage en réseau possède une efficacité propre. »