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Extrait (2 minutes) d'une prise de vue du 22 janvier 2023 dans le village de Bancoumana

avec les danseurs Moussa Dabo, Assadeck Ag Moubareck, Horace Yehouenou, Faissal Bidiga

et des habitants du village, en particulier Ali Doumbia et Fadima Camara.

Un très grand merci

à Lassina Koné pour son accueil au Don Sen Folo - LAB, pour ses encouragements et pour toutes nos discussions,

à Madou Camara pour sa grande disponibilité, son accompagnement et pour les rencontres que nous avons faites,

à Kaba Lamini Camara, chef de village, qui m'a permis de réaliser mon travail à Bancoumana,

aux étudiants du Don Sen Folo - LAB qui m'ont accueillie "chez eux" et pour leur contribution à ma recherche :

Linda, Moustapha, Assadeck, Bic, Thomas, Horace, Moussa, William, Kévine, Faissal, Christopher et Fidélia,

à Fadima Camara et ses amies, Mamie, Tenin, Mamou, Djaba et Mako, aux femmes de la tontine de Sita Camara,

à Bamaka Konaté, à Ali Doumbia et aux passants pour leur participation,

à Tamba Doumbia le coordinateur, à Coulibaly le chauffeur qui connait mieux que moi où j'habite,

à Oumou Koné pour le thé réconfortant à chacun de mes passages,

à Lansine Camara pour nos échanges et pour son aide dans son quartier,

aux habitants de Bancoumana pour leurs salutations,

à Sidiki le gardien, sa famille, et Aïcha pour son sourire.

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Résidence de recherche et de création

à Bancoumana, Mali, janvier 2023,

avec le soutien du Don Sen Folo - LAB.

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Avant de commencer à prendre des images, je me promène plusieurs jours dans le village, je me familiarise avec l'espace, je trouve des repères, je déambule parmi les habitants. Je prends mon temps afin qu'ils s'habituent à ma présence. Et surtout, je rends visite au chef traditionnel, le dugu tigui, pour lui porter la cola et me présenter. Madou Camara m'accompagne. Je comprends que le vieux parle parfaitement le français mais Madou fait l'intermédiaire et transmet en malinké les raisons de ma venue et mon projet vidéo. C'est à dire que je souhaite prendre des images du village et de ses habitants. Ensuite Madou me traduit la réponse du vieux. Il me souhaite la bienvenue puis récite des formules bienveillantes afin que je puisse réaliser mon travail sans rencontrer de problème. Je remercie et nous nous levons pour partir car il semble fatigué. Madou explique au vieux que "nous sommes venus seulement pour une petite visite". Alors le vieux m'interpelle soudain en français. Jusqu'à présent son visage affichait une expression grave et solennelle, et maintenant il sourit en me demandant si je ne voudrais pas le prendre en photo ! Madou qui est déjà près de la porte se tourne vers moi pour savoir si j'ai mon appareil avec moi. Oui j'ai mon téléphone dans mon sac. D'accord. demi tour. On s'installe. Je m'assoie à la place de Madou, juste en face du vieux, tout près. Il fixe intensément l'objectif pendant que j'ajuste mon cadre et vérifie la netteté. Je suis impressionnée. Sa fragilité due à son grand âge est dominée d'une prestance accrue par la tenture rouge déployée à sa droite, en face de la source de lumière pour mieux briller, et qui inspire le respect. Ce sera ma première photographie à Bancoumana. Merci Monsieur !

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Kaba Lamini Camara, chef de village, le 5 janvier 2023

Mon travail de repérages dans le village de Bancoumana, janvier 2023,

je recherche des espaces de croisements, 

je regarde les attitudes et les déplacements des habitants :

© Emmanuelle Samson 2023  ​  ​
© Emmanuelle Samson 2023  ​  ​
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© Emmanuelle Samson 2023  ​  ​
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© Emmanuelle Samson 2023  ​  ​
© Emmanuelle Samson 2023  ​  ​

Archéologie éphémère du chemin
 

               Mon chemin à Bancoumana, celui que je répète chaque fois que je me rends dans le village est un espace temps   d'environ dix sept minutes de longueur. Le sol est fait d'une poussière fine et lourde dans laquelle s'impriment une variété de  traces avec une grande précision. Des humains de différentes tailles, des animaux, des véhicules. Certaines se superposent et créent des palimpsestes dans l'ordre de passage. En les observant dans la lumière rasante du matin qui accentue les volumes, mes pensées de femme occidentale vagabondent.

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               En 1969, à la fin de la décennie des indépendances africaines (22 septembre 1960 pour le Mali, 9 décembre 1962 pour la Tanzanie) et seize mois après l'assassina de Martin Luther King à Memphis dans le Tennessee (4 avril 1968), au mois de juillet, Neil Armstrong, homme blanc de trente neuf ans originaire de l'état de l'Ohaio, a laissé la première empreinte de pas humain sur le sol lunaire. Avant de planter le drapeau des Etats-Unis d'Amérique devant des millions de téléspectateurs à travers le monde, il a déclaré :" It's one small step for man, one giant leap for mankind" (un petit pas pour l'homme, un bond de géant pour l'humanité).

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               C'est sur le continent africain, en Tanzanie, neuf ans plus tard (1978), que des paléontologues britanniques, Paul Abell et Mary Leakey, ont mis à jour les plus anciennes traces de pas d'hominidés bipèdes jamais découvertes. Elle datent de 3,66 millions d'années (3660000 ans).

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               Il n'y avait certainement pas de poste de télévision à Bancoumana en 1969. Les habitants n'ont pas pu admirer les exploits de Neil Armstrong en direct dans la nuit du 21 juillet. Mais en janvier 2023, je relève sur le sol de poussière fine les empreintes des autres passants qui m'ont précédée le matin même, tandis qu'avant le soir, comme sur une ardoise magique, tout sera balayé par le souffle de l'harmattan.

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                Le matin du 9 janvier je décide de filmer le chemin pendant que je marche. Et je répèterai plusieurs fois cette opération : le 11 janvier, le 12 janvier, le 20 janvier, le 21 janvier et le 23 janvier.

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003_le 9 janvier 2023_00'09'50'46'.jpg© Emmanuelle Samson 2023  ​

Bancoumana, le 9 janvier 2023

à 9h50.

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